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LES NEURONES MIROIRS



Au cours des années 90, un groupe de neuroscientifiques italiens de l'université de Parme, découvre que l'activité cérébrale d'un singe exécutant une action, est la même que l'activité cérébrale du singe assistant à l'exécution de l'action. Autrement dit, nous retrouvons la même activité cérébrale chez un singe mangeant une banane, que chez le singe regardant son pair manger la banane. Ce phénomène s'appelle "l'activation du circuit miroir".

Le directeur de recherche, G.Rizzolati en déduit alors que "les neurones miroirs nous permettent de comprendre l'esprit des autres, par le raisonnement conceptuel mais aussi par l'imitation".


Ainsi, lorsque l'on regarde une scène triste au cinéma, la connexion du spectateur à l'émotion, par un mécanisme neuro-spéculaire, fera pleurer ou attristera le spectateur. Rires et baillements sont communicatifs, la bonne humeur est contagieuse : autant d'éléments illustrants ce phénomène spontané de résonance.



Fonctionnement et rôles des neurones miroirs


La technique d'IRM a permis de localiser le système de neurones miroirs au sein de différentes parties du cerveau :

-le cortex pré-moteur (zone impliquée dans le contrôle moteur)

-le gyrus temporal (zone activée dans l'observation et la perception)

-l'aire motrice (zone intervenant dans la planification de mouvements)


Ce système de neurones miroirs sert à plusieurs choses :

- imiter les actions

- déchiffrer les émotions et intentions

- transmettre des émotions (contagion émotionnelle)


Le même réseau de neurones s'active lorsque l'on exécute une action, que lorsque l'on regarde quelqu'un l'exécuter. Or, c'est souvent en imitant que l'on apprend (première phase de l'apprentissage, par la capacité de reproduire).

Par l'imitation, les neurones miroirs ont alors un rôle majeur dans l'apprentissage.


Comprendre les émotions et actions d'autrui est une des grandes fonctions de ces neurones miroirs, selon le chercheur G. Rizzolati.

L'observation visuelle impliquera le système cérébral moteur du spectateur, sans quoi le spectateur ne comprendrait pas ce que signifie l'action.

La signification d'une action ne peut être obtenue que si l'action observée est inscrite dans le système moteur de l'observateur (ce qui permettra de comprendre ce qui est fait, et pourquoi cela est fait). L'activation du circuit miroir est ainsi essentielle pour donner à l'observateur une compréhension réelle et expérientielle de l'action qu'il voit.

Aussi, l'empathie dépendra de l'activation de circuits neurologiques similaires entre deux interlocuteurs, mais dépendra également de la capacité à se représenter ce que l'autre ressent.

Les neurones miroirs sont ainsi impliqués dans la communication non verbale (gestuelle, émotionnelle, empathique...).


Par ailleurs, lorsque l'on regarde des images véhiculants des émotions, l'activité cérébrale est identique à l'activation des zones cérébrales impliquées lorsque l'on éprouve réellement ces émotions.

Ce phénomène explique l'impact majeur des images sur le développement psychologique, l'état émotionnel et cognitif. A l'ère du multimédia, des écrans, des jeux vidéos et réseaux sociaux, il sera facile de comprendre les enjeux psychologiques quant à l'impact de ces vecteurs d'images.

En effet, les études par IRM démontrent l'implication des neurones miroirs dans la contagion émotionnelle. La transmission émotionnelle en jeu lorsque l'on se sent en synchronicité avec quelqu'un, ou à l'inverse lorsque cris et colère entrent en résonance chez l'interlocuteur, reflète l'action des neurones miroirs.

La découverte des neurones miroirs, ont également un impact sur la compréhension de l'autisme et de la schizophrénie ( pathologies mentales impliquant une forte altération de la communication et de la compréhension/identification des émotions). Les recherches sur le sujet ont permis de mettre en évidence un déficit du système miroir de ces patients, ainsi qu'une corrélation entre la sévérité de leur pathologie mentale et l'importance du déficit de leur système neuronal miroir.



Delphine Fargeon, psychologue




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